Tout le monde a connu un jour dans sa vie de manager ce
sentiment de n’avoir pas été au niveau, de ne pas avoir su passer le message
aussi puissamment que ce qu’il aurait du être. Par peur de froisser l’autre et
de se voir débouter de sa demande, on glisse dans son message quelques petits
mots, totalement anodins que l’on pense salvateurs et qui permettront de "faire passer la pilule". En fait, ils vont avoir de terribles répercutions sur la compréhension de l’importance de notre demande. Je
les appelle les « altérations ».
Ces petits tics de langage, les altérations, nous les faisons tous. Par
exemple pour dire à un collaborateur que l’on souhaiterait lui soumettre une
mission de plus haute urgence, on a tendance à lui dire « j’ai une petite
mission, assez importante et un peu urgente ». Tout vous semble normal ?
Pourtant les « petite » « assez » et « un
peu » détruisent totalement la portée de votre message et son caractère
important et urgent. Or, de dire « j’ai une mission importante et
urgente » n’a rien d’une agression, simplement l’expression d’un besoin
réel qui souligne la réalité de l’importance et de l’urgence.
Mais ces petites altérations qui polluent notre
communication rendent nos demandes secondaires, voir optionnelles, c’est comme
si nous communiquions en sourdine.
Leadership et « altérations » sont donc incompatibles. Pensez aux leaders qui vous entourent, les vrais leaders, ceux qui débordent de charisme. Abusent-ils de ses « altérations » ?
D’où vient le mot assertivité
Il vient de l’anglais « assertiveness » qui veut
dire « manière assurée » il est tiré du verbe « assert »
qui veut dire « affirmer, défendre, revendiquer ». L’assertivité est donc l’affirmation de soi,
la confiance en soi, la capacité de défendre et d’affirmer ses opinions en
respectant les autres, sans les « piétiner ».
Comment être assertif ?
L’assertivité n’est pas une technique, mais une attitude,
une façon d’être et de penser. Pour autant elle implique un certain regard sur
soi.
-
Tout
d’abord il faut croire en soi-même. Nourrissez-vous d’un dialogue intérieur
positif.
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Vous ne
pouvez pas changer les autres, mais vous pouvez évoluer. Menez les combats
qui vous feront avancer et abandonner les autres.
-
Apprenez
à répondre et non à réagir. Il faut entendre les critiques sans chercher à
se justifier à tout prix ou contre-attaquer de manière impulsive et irréfléchie.
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Maitriser
votre langage corporel. Prenez conscience des messages envoyés par votre
attitude et faites en sorte que cela soit en ligne avec vos propos.
-
Une
règle : être attentif à l’autre, le regarder et l’écouter. Être
assertif c’est respecter, écouter, reformuler, demander des précisions le cas
échéant puis choisir de reconnaître ou de réfuter les éléments présentés.
-
Bien
choisir les mots et être vigilant à la sémantique. Dépolluez votre
communication de toutes les altérations et assumez vos propos.
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La
confiance en soi comme socle à l’assertivité. L’assertivité implique la
prise de conscience et l’affirmation de ses propres limites. C’est le point de
départ de la confiance en soi.
La confiance en soi et l’assertivité sont donc intimement liées.
La première alimente la seconde. Pourtant il s’agit de deux choses différentes,
la confiance en soi est un état, l’assertivité est une attitude, un
comportement de communication. Mais les deux se travaillent et ne sont pas forcément, comme on le pense trop souvent, le fruit d'un don ou de la chance de l'avoir depuis toujours...
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