La sortie de crise, ça se prépare !

Source : Les Echos

La « boîte à outils » traditionnelle de l’intelligence économique - supposée désormais maîtrisée - a été volontairement écartée par les organisateurs de la Journée d’intelligence économique pour privilégier la réflexion et faire ressortir des deux ateliers («  L’intelligence managériale et comportementale du dirigeant » et « La sécurité économique ...au-delà de la simple protection ») la nécessité d’arriver à une « intelligence économique à la Française » qui aurait valeur de modèle.

Il est apparu ainsi aux participants 4 recommandations majeures à suivre par les chefs d’entreprise.


Recommandation n°1. En finir avec le court terme et préparer la sortie de crise

La théorie du remplacement nombre pour nombre ne doit plus prévaloir dans l’entreprise quand il s’agit d’intégrer une nouvelle compétence humaine.
L’expérience et l’esprit d’innovation devraient seuls être pris en compte dans la cadre d’une stratégie d’avenir et d’ambition. L’impulsion du changement et la mise en valeur des vecteurs humains de changement - les porteurs de projet(s) innovant(s) stratégique(s) - doivent venir du dirigeant qui doit désormais moins apparaître comme un apporteur de solutions que comme un poseur de bonnes questions, comme un manager s’attachant à faire émerger des ambitions individuelles ou collectives utiles à son entreprise.

Dans un souci permanent d’innovation et de performance, le dirigeant moderne se doit d’opérer la métamorphose qui fera sortir sa structure du néo-taylorisme et de la satisfaction forcenée des actionnaires à très court terme pour entrer dans une nouvelle ère. Le développement durable s’appliquerait donc à l’entreprise en tant que « personne morale », reflet du dynamisme de son dirigeant si tant est que ce dernier sache valoriser ses collaborateurs les plus « socioperceptifs » des changements à venir quels que soient leur place dans sa structure.

En effet, dans une ambiance de crise économique et financière permanente, où les révoltes, révolutions et autres « indignations » font la Une de la presse et sont immédiatement propagées par les NTIC, où la solidarité des cellules familiales et des cercles amicaux semblent ne plus pouvoir permettre de protéger l’individu de cette morosité globale, tous les ingrédients semblent réunis pour engendrer une rupture violente aux répercussions graves qui bouleverseraient tous les paradigmes qui prévalaient jusqu’alors dans la gouvernance de nos sociétés et des forces vives de la nation que sont les entreprises.

La majorité des entreprises « court-termistes », à la différence des entreprises familiales dont la stratégie s’inscrit dans un cycle de plusieurs années, ne s’est pas attachée à détecter les signaux faibles qui sont devenus des voyants clignotants. Si une prochaine rupture brutale semble inéluctable aux yeux de bon nombre de sociologues, il faut s’attacher à préparer d’ores et déjà la sortie de cette « tempête globale » qui nous menace.

L’enjeu majeur futur est de substituer à l’analyse que les spécialistes nomment « post mortem », l’analyse « pré-mortem », c’est à dire la capacité de se projeter 5 ans plus tard afin d’imaginer si le produit ou le service répondront toujours au besoin des consommateurs.
Place à l’imagination des décideurs, car il leur appartient de s’inventer une façon intelligente de tirer partie de la société nouvelle qui ne va pas manquer d’émerger.

Recommandation n°2. Pratiquer l’intrapreneuriat ciblé

Il faut créer de l’ « intelligence collective » et passer du « knwoledge management » à l’ « organizationnal learning ». Certaines grandes entreprises développent en leur sein des « réseaux intrapreunants » avec des succès divers. L’enjeu est de savoir cibler les secteurs et d’associer l’ensemble des acteurs concernés. Pour exploiter au mieux le travail de réflexion commun, ce dernier peut être soit conduit en interne soit conduit par des acteurs extérieurs à l’entreprise qui doit savoir injecter de la pertinence et/ou de l’impertinence dans ses modes de fonctionnements.

Il importe à tous les collaborateurs d’être encouragé vers la voie de la pensée « glocale », c’est à dire à la fois globale et locale. Bref, l’entreprise doit faire sien le slogan publicitaire « Open your mind »... L’exemple de GOOGLE avec l’illustration d’un nouveau mode de gouvernance avec la règle dite des « 70-20-10 » mérite ainsi d’être présenté :

• 70 % du temps du collaborateur doit être concerné à l’opérationnel ;
• 20% doit être consacré à sa réflexion pour l’amélioration de l’opérationnel ;
• 10% doit être consacré à la réflexion à autre chose.

Recommandation n°3. En finir avec le clonage

A trop vouloir ressembler aux autres, à trop rechercher à dupliquer dans son entreprise les recettes qui ont fait le succès des autres, on risque de disparaître. Il faut désormais réfléchir en territoire. L’intelligence économique territoriale est un enjeu pour l’ensemble des acteurs qui anime un espace territorial donné. Il est plus facile de protéger et développer durablement un territoire dans sa globalité que de limiter voire focaliser l’action de prévention, de protection et de valorisation aux seules entreprises du territoire concerné. La sécurité économique doit être abordée de manière macroscopique du territoire dans sa globalité aux intérêts de l’entreprise dans le cadre d’un partenariat public-privé qui commence à voir le jour.

Recommandation n°4. Accepter le consultant en tant que manager de la stratégie de l’information

L’externalisation de la fonction de « projection stratégique » doit être envisagée sereinement. Une fois encore, l’impulsion doit venir du dirigeant. Le consultant doit être en mesure d’analyser les données chiffrée de l’entreprise pour en faire un modèle prospectif et le confronter avec son client. Il appartient au consultant de faire prendre conscience au chef d’entreprise, peut être trop confiant, des limites de la stratégie mise en place. Le consultant devient ainsi un « risk manager » économique et sa fonction s’étend désormais à la « compliance »...

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