Les risques psychosociaux au travail

Quelle entreprise aujourd'hui peut se prévaloir de ne pas être confrontée aux risques psychosociaux. Des cadences élevées de production, des clients indécis, exigeants voir irrespectueux, une concurrence toujours plus agressive, des conditions de travail qui ne sont pas toujours au cœur des préoccupations, un environnement de travail qui n'est pas toujours optimisé. Bref les raisons sont nombreuses et il est très difficile d'éradiquer toutes les causes si l'on ne concentre pas de manière active sur ces sujets.

Et d'ailleurs pourquoi chercher à identifier les risques psychosociaux ?
Tout d'abord pour améliorer le bien-être des salariés et des dirigeants, ce qui entraine une amélioration du climat social, ce qui a une répercussion directe sur les performances de l'entreprise par la diminution des tensions, des dysfonctionnements et des risques d'accidents au travail, l'absentéisme baisse également.

À quel moment faut-il se préoccuper des risques psychosociaux ?
Si vous constatez du stress, des violences, des dysfonctionnements, du mal-être, un absentéisme important, un turn-over qui ne ce tasse pas... cela veut dire qu'il est temps de s'en préoccuper !

1) Identification des risques :

Quelles sont les étapes à mettre en place ?

- Construire des indicateurs pour valider la nécessité d’un travail approfondi
  sur les risques psychosociaux
            a) indicateurs de fonctionnement de l’entreprise
                (Temps de travail, organisation du travail, turn-over, environnement,
                relations sociales…)
            b) indicateurs de santé et de sécurité des salariés
                (Accidentologie, maladie, stress, dégradation…)

- Collecte des informations et des données
            a) Entretiens avec différents acteurs de l’entreprise et/ou questionnaires
            b) Consultations de documents internes
            c) Observations du fonctionnement de l’entreprise

Il faut préciser que le choix des indicateurs dépend essentiellement de l’activité de l’entreprise et de ces spécificités. Ces indicateurs seront ensuite analysés pour juger de la nécessité ou non d’aller plus loin, de plus ils fourniront une base d’informations cruciales pour la suite.

- Analyses des indicateurs et des informations collectées
            a) Tout d’abord par comparaison avec ce qui existe au plan nationale
            b) La notion de temps est importante
            c) Le ratio entre les indicateurs dégradés et les autres
            d) Sur une entreprise multi sites la comparaison entre les sites

Ce process, qui est en générale assez long, vous permettra d’établir un diagnostic précis de la situation de votre entreprise et vous donnera toutes les informations nécessaires pour passer ou non à la phase suivante qui consistera à entrer en action pour enrayer la spirale négative.


2) Mise en place d’un groupe de travail :

Il est important de mettre en place une équipe projet, que vous fassiez appel ou non à un intervenant extérieur. Il est indispensable d’associer les membres de l’entreprise à ce type de démarche. L’équipe sera constituée de salariés de différents services, de personnes de la direction, des acteurs internes de la prévention, s’il y en a.


3) Elaboration et mise en œuvre du plan d’action :

En fonction de ce qui ressort de l’audit des indicateurs et du diagnostic, un plan d’action sera mis en place. On pourra y trouver des actions simples à mettre en place, comme l'accompagnement ou la formation de salariés, ou bien des propositions d'actions plus profondes comme la réorganisation d'une chaine de travail, ou d'un service.


4) Évaluation et suivi de la démarche :

Encore une fois il est indispensable que ces actions soient intégrées comme un véritable projet de l’entreprise, bien souvent à l’initiative des RH. Ce projet doit s’inscrire dans la durée et être l’objet d’une vraie volonté de l’entreprise et de ses différents acteurs d’évoluer sur ce sujet.


En synthèse les éléments indispensables à la réussite d'un tel projet :

     - L'implication de la direction générale de l’entreprise
     - Le caractère paritaire et participatif de la démarche
       (mobilisation des partenaires sociaux et des salariés)
     - La mise en œuvre d’une large communication
     - La formation et la sensibilisation des acteurs
       (Direction, ressources humaines, CHSCT, médecin du travail)
     - L’analyse des facteurs de risques
     - Le niveau de renseignement du Document Unique d’évaluation des risques
       professionnels
     - Les ressources mobilisées (humaines et financières).

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